D’après de nombreux responsables politiques et analystes, le Royaume-Uni est actuellement dans une situation très préoccupante. Après les élections générales prévues pour cette année, le chef du parti travailliste, Keir Starmer, a promis de réparer le Royaume-Uni en difficulté, selon John Bryson.
Il a mentionné son souhait de “s’engager dans les dix prochaines années pour un renouveau national”, soulignant que “l’économie, le système de santé et les services publics sont défaillants”. Il a souligné qu’il y avait “beaucoup de problèmes à résoudre”.
Le texte pourrait être paraphrasé ainsi : Il ressemble beaucoup à l’engagement pris par l’ex-Premier ministre David Cameron en 2010. À l’époque chef de l’opposition, Cameron avait promis aux électeurs qu’il était la personne capable de réparer un pays en grande nécessité de réparation.
Le mantra “Bretagne brisée” persiste, semble-t-il, utilisé par chaque parti politique dans le but de revenir au pouvoir.
Mais il convient de remettre en question l’idée d’une Bretagne en difficulté. Il est bien trop simple pour les politiciens d’affirmer que le pays est en mauvaise posture alors qu’il existe des preuves suggérant le contraire. Malgré ses défis, la Grande-Bretagne n’est pas aussi affaiblie que certains voudraient le faire croire.
L’économie britannique n’est pas en crise. Bien qu’elle n’ait pas enregistré une croissance rapide, c’est également le cas pour plusieurs autres pays comparables.
De nombreux obstacles auxquels l’économie britannique est confrontée échappent au contrôle du gouvernement de ce pays, tels que les conséquences de la guerre et des changements climatiques.
D’après les données récentes, on constate que la croissance du PIB britannique au cours du premier trimestre de 2024 a été de 0,6 %, comparé à 0,3 % dans l’Union européenne et 0,4 % aux États-Unis.
L’inflation reste élevée mais diminue, et il est prévu que les taux d’intérêt baissent plus tard cette année. Les salaires moyens, hors primes, ont augmenté de 6% au cours des trois mois se terminant en février 2024 par rapport à l’année précédente (ou de 2,1% une fois ajusté pour l’inflation). Le taux de chômage est d’environ la moitié de celui de la France.
En ce qui concerne les services publics essentiels, le Royaume-Uni excelle dans certains domaines. Par exemple, le système de pension de retraite du pays bénéficie d’un mécanisme de “verrouillage” qui garantit une augmentation de la pension d’État chaque mois d’avril, en fonction de l’inflation ou des salaires moyens, avec un minimum de 2,5%.
L’un des résultats est que le Royaume-Uni occupe la dixième place dans un classement annuel mondial des systèmes de retraite, qui évalue la générosité et la durabilité des pensions. Les trois premières positions sont actuellement occupées par les Pays-Bas, l’Islande et le Danemark, mais le Royaume-Uni se trouvait toujours devant l’Allemagne (19e) et la France (25e).
Dans le domaine de l’éducation, le Royaume-Uni se distingue positivement. Comparé à la moyenne des pays de l’OCDE, un taux de 14,7% des jeunes adultes âgés de 18 à 24 ans ne sont ni en éducation, ni en emploi, ni en formation, tandis que pour le Royaume-Uni ce chiffre est de 11,8%. De plus, les dépenses consacrées aux écoles, aux collèges et aux universités représentent 6,3% du PIB, ce qui place le Royaume-Uni parmi les pays investissant le plus dans ce secteur.
En ce qui concerne la qualité de l’éducation dispensée, l’OCDE évalue les compétences en lecture, en mathématiques et en sciences, notant que le Royaume-Uni se situe à un niveau supérieur à celui des États-Unis, de l’Allemagne et de la France.
Un disque endommagé
Cela ne signifie pas ignorer les défis auxquels de nombreuses personnes ont été confrontées au cours des dix dernières années. Les revenus des ménages ont été affectés par le coût de la vie, et les délais d’attente pour les soins hospitaliers sont devenus longs. Il existe de nombreux domaines de la vie britannique en 2024 qui pourraient et devraient être améliorés.
Aucun pays n’est gouverné de manière parfaite, et une comparaison du Royaume-Uni avec d’autres nations remet en question l’idée générale selon laquelle la Grande-Bretagne est en crise, une expression visant à semer le doute et à affaiblir.
Le texte évoque des études récentes sur les grands projets qui soulignent comment les personnes influentes utilisent des discours visant à instiller le doute ou la confusion pour justifier leurs actions. Ces recherches suggèrent que cette stratégie manipule les communautés et va à l’encontre de la rationalité.
Une situation semblable a été observée dans les discussions sur le changement climatique, où des politiciens et des commentateurs ont souvent déformé les faits en remettant en question la validité de la science sans fournir de preuves.
L’un des défis posés par la rhétorique politique de la “Grande-Bretagne brisée” est qu’elle impacte les choix des entreprises et des consommateurs, lesquels ont ensuite un impact sur l’économie. Des études indiquent que l’incertitude peut dissuader les investissements importants.
Il est maintenant nécessaire d’abandonner les discours répétitifs sur la Grande-Bretagne en crise et de créer une politique plus efficace et plus responsable. Il est possible que ce soit le discours politique britannique qui soit en panne, plutôt que le pays lui-même.










